De nos jours, on taxe facilement de gourou les personnes qui présentent des idées spirituelles.
Surtout celles qui ont l’air de savoir de quoi elles parlent.
Je vous propose de voir ensemble ce qu’il en est et si suis moi-même un gourou.
Qu’est-ce qu’un gourou? en sanskrit, cette ancienne langue indienne, le mot gourou signifie « celui qui dissipe les ténèbres ». C’est ainsi qu’on nommait les mentors, les chefs spirituels, les maîtres en tradition philosophique. Il s’agissait bien d’un titre honorifique à la base, en orient surtout.
En occident aussi, d’ailleurs, on qualifie parfois de gourou des personnalités qui ont rapporté d’importantes évolutions, par exemple technologiques ou sociales. On citera Elon Musk comme un gourou. Bien, mais comment sommes-nous passés d’un terme honorifique à une insulte? Ou à minima pour qualifier quelqu’un de louche et de peu recommandable.
Les abus de certains chefs religieux, de dirigeants sectaires qui ont fait scandale.
Scandales qui ont permis de dénoncer leurs méfaits et de sauver certaines personnes de l’emprise de leurs manipulateurs. Certes, mais par amalgame, le terme de gourou est devenu synonyme d’abus de pouvoir, et l’utilisation renforcée de ce mot par les médias, ainsi que la juste dénonciation de certaines dérives, a malheureusement associé dans l’esprit du public, tout mouvement spirituel à une secte et tout enseignant spirituel a un gourou. Curieusement, jusque-là, nos papes, prêtres, curés, évêques, nos imams, ont échappé à cette qualification de gourous. Mais je ne veux pas faire ici de procès.
La pensée matérialiste qui pose a priori l’inexistence du spirituel va forcément considérer comme douteuse toute pensée à orientation spirituelle. Évoquer la seule notion d’âme, par exemple, peut élever nombre de boucliers de suspicions. La présentation d’une vision du monde qui inclut la dimension énergétique ou qui conçoit, par exemple, des univers parallèles, sera étroitement surveillée, voire condamnée, par les tenants de la religion actuelle qu’est notre matérialisme. Je ferai la démonstration dans un autre podcast, de ce que j’affirme ici.
Revenons à la notion de gourou. Il nous faut donc faire la différence entre un enseignant spirituel intègre et un enseignant spirituel qui serait un gourou. Celui qui est animé par le service à l’humanité, celui qui cherche le bien commun et qui propose des services d’aide à autrui s’oppose au manipulateur qui cherche son unique profit au détriment de la crédulité de ses victimes. L’enseignant spirituel intègre n’est pas forcément dans le juste. Il peut voir des personnes qui le suivent, mais il peut se tromper, être rempli de croyances, il peut manquer de pragmatisme.
Cependant, le traiter de gourou serait une marque de manque de discernement.
Qu’est-ce qui caractérise justement un gourou? Qu’est-ce qu’on veut dire par ce terme ?
Il y a deux grands aspects qui caractérisent celui qu’on appelle un gourou au sens négatif du terme. Il y a d’une part l’appât du gain.
Là, je pense qu’il n’est pas nécessaire de développer plus avant. Nous parlons tout simplement d’escroquerie et de mensonges.
D’un autre côté, il y a ce qu’on pourrait appeler de manière générale, le pouvoir. C’est plus subtil, plus difficile à reconnaître.
Tout penseur éloquent a de l’influence. Tout philosophe pertinent peut subjuguer les foules.
Alors le contenu du message ?
Il faut étudier avec rigueur la teneur d’un enseignement pour pouvoir se faire une opinion. Ça demande du temps. La taille de l’audience n’est pas plus un critère. Ce n’est pas le nombre d’oreilles qui fait la valeur du propos.
Il s’agit donc bien plutôt de vérifier la qualité des intentions de celui qui enseigne.
Ah oui, mais alors comment reconnaître les intentions d’un enseignant spirituel?
Un véritable enseignant spirituel digne de ce nom a appliqué ce qu’il enseigne et se doit donc d’avoir une maîtrise et un équilibre psychologique.
J’y reviendrai avec beaucoup plus de précision dans un autre propos. Mais pour résumer, disons qu’il est exempt des tares grossières comme le besoin de reconnaissance, la soif de pouvoir sur autrui. Il maîtrise sa nature et n’a pas de pulsions malsaines.
C’est donc en définitive en étudiant le comportement de l’enseignant, ou de celui qui se pose comme tel, qu’on pourra se faire une opinion sur ses intentions. Ce n’est certes pas chose facile.
Personnellement, avant de m’engager plus avant avec un enseignant, j’observais ses élèves, les personnes sur qui il exerçait son influence. Là, je pouvais voir s’il y avait une sorte de formatage, d’uniformisation de la pensée ou si, au contraire, on pouvait constater un épanouissement, voire une nette croissance et une évolution des individus.
Le titre de ce podcast propose une auto-analyse. Suis-je moi-même un gourou?
Ce qui pourrait être intéressant aussi, si vous êtes dans une position d’enseigner, par exemple, de vous poser vous-même les mêmes questions. Bien sûr, si cela vous intéresse. Mais en attendant, je me pose la question à moi-même.
Il y a donc la question de l’appât du gain.
Si je m’observe, en ce qui me concerne, la réponse est facile.
Je demande dix euros pour une séance de travail énergétique que j’estime de haute qualité. Difficile de parler de vénalité. À côté de mon activité d’énergéticien, je suis un artiste peintre qui a eu la chance de faire une belle carrière et qui a une vie modeste mais confortable. De plus, je suis retraité encore actif par plaisir dans ce domaine et je n’ai pas besoin de gagner de l’argent.
D’ailleurs, si je voulais gagner plus, ce n’est certainement pas dans le domaine de l’énergétique que j’ai exercerais. Ce sont des informations faciles à vérifier. De nos jours, il suffit de taper un nom sur internet.
Il n’y a pas que l’appât du gain, comme nous avons vu, il y a les autres aspects, comme la soif de pouvoir, de reconnaissance, le besoin de séduction, le désir d’avoir de l’influence. Donc, là aussi, il s’agit de faire un petit peu une analyse de soi sincère.
De par ma carrière plutôt brillante d’artiste, j’ai eu mon lot de compliments et d’admirations. Si ces choses ont certainement été des encouragements dans ma jeunesse, mon âge, j’ai soixante neuf ans (nous sommes en 2024) me permet de sourire devant ce soupçon de besoin de notoriété. De plus, je sais pertinemment que de s’exposer ainsi au public est plus source de tracas et de pollutions relationnelles que cela n’a davantages.
Donc, non, soif de reconnaissance, de pouvoir de séduction, non. il y a d’autres motivations plus profondes et plus intéressantes qui, il me semble, m’animent. Alors, il y a un autre aspect de la question: il peut y avoir la vanité, l’orgueil, le sentiment de supériorité.
Ah là, c’est encore plus difficile à discerner. Il faut bien se sonder pour éventuellement déceler des traces de ce type de biais. Je pense qu’une personne qui sait vraiment écouter- je dis vraiment écouter, bien sûr- ne sera pas dans l’orgueil. Je pense que si cette même personne est sincèrement capable de se réjouir du bonheur ou de la guérison de l’autre, n’a pas vraiment de sentiment de supériorité.
C’est finalement une question d’intelligence, d’observation de soi.
Alors il peut y avoir encore un autre aspect:
La pure bêtise.
Vouloir se faire passer pour ce que l’on n’est pas, parler de ce qu’on ne sait pas, faire croire que l’on sait quelque chose alors qu’on l’a juste lu. Se permettre des opinions sans avoir pris le temps de l’analyse.
Faire semblant d’être rempli de sagesse en noyant le poisson dans du verbiage. Là, il est question de rigueur, d’attitude mentale intègre et, encore une fois, de vigilance.
Voilà, alors peut-être trouverez-vous d’autres caractéristiques à prendre en compte dans cet examen de conscience.
N’hésitez pas à me les mettre en commentaires.
En conclusion, en ce qui me concerne, je considère que je ne mérite pas le qualificatif de gourou et je me permettrai de rejeter ce genre d’accusation comme la marque d’un jugement hâtif et non pertinent.